Durant plusieurs décennies, les grandes marques ont privilégié les collaborations avec les plus grosses agences de communication, dont la réussite et le développement étaient un gage naturel de confiance et une preuve indéniable de leur savoir-faire. Ceci dit, si la productivité était alors au centre de toutes les préoccupations, la qualité relationnelle, l’échange entre les parties, le temps consacré à l’écoute ont parfois été mis à mal au profit du rendement. Mais le métier de la communication ne peut être désolidarisé de la relation humaine qui est la clef de la compréhension de la mission. Il semblerait donc qu’après la recherche de la productivité absolue, le temps de la qualité de la relation commerciale soit arrivé. On note un ras-le-bol d’être « un numéro de dossier », d’avoir une multitude de référents qui crée à terme une perte de sens, distille l’énergie, provoque parfois un oubli de l’historique, héritage pourtant précieux pour bien rester centrés, efficaces, en ligne.
Ce besoin d’écoute et de disponibilité est d’autant plus vrai qu’il répond à l’engouement actuel pour le management, le soin apporté à la qualité relationnelle au sein des entreprises mais aussi dans les relations externes, avec les partenaires, prestataires ou sous-traitants. La vague de suicides des salariés des très grandes entreprises, le mot « burn-out » enfin posé sur une souffrance grandissante des salariés, essorés par le manque de considération et d’écoute a déclenché une prise de conscience globale. Un besoin de retour vers les valeurs humaines fondamentales a modifié les comportements et les collaborations commerciales.
Les petites agences se voient alors sollicitées naturellement par les grands acteurs économiques, en quête d’une plus grande qualité d’écoute, d’une grande disponibilité et d’échanges. Leur besoin n’est plus un numéro de dossier confié à l’un ou à l’autre de tel ou tel service, le besoin est exprimé à Pierre, Paul ou Marine qui connaissent en profondeur le sujet, ont en mémoire le vécu du client et sont surtout imprégnés des échanges. Une connexion s’instaure alors grâce à cette proximité relationnelle et une forme d’empathie naturelle naît de cette relation étroite.
En réduisant le nombre d’intervenants autour d’un besoin, il n’y a pas forcément un manque de productivité. Tout est une question d’énergie. Réduire le nombre d’étapes ou d’intervenants dans la chaîne c’est aussi réduire le risque de déperdition du sens. Dans les petites agences l’information circule plus vite, la hiérarchie n’est pas cloisonnante, elle est même parfois invisible. Tout le monde réfléchit au problème posé, tout le monde se sent impliqué. Si un client appelle, peu importe la personne qui décroche. Il aura au bout du fil forcément quelqu’un qui le connaît, maîtrise l’historique et par extension comprend la demande qu’il reçoit.